Collette Choffray- Licenciée en logopédie – présidente de la FéBAF asbl, présidente fondatrice d’Aphasia-Lux Asbl – Déléguée officielle pour la Belgique à l’AIA asbl

colette.choffray@hotmail.be

 

 Aphasique… et après ?

 

Courage et entourage …

 

Le courage consiste à savoir accepter le moindre mal. 

 

Personne ne choisit l’aphasie… et tout le monde ne l’accepte pas.  Le courage reste chez la personne aphasique et son entourage mais très souvent, il reste…après le découragement.  On note aussi des attitudes de fuite ou de négation, de refus, d’acceptation de la pathologie aphasique.

 

L’entourage (famille et associations) est fondamental pour épauler les personnes aphasiques qui vivent vraiment une souffrance importante ( et s’ajoute à leur souffrance la méconnaissance de l’aphasie) et nombreuses sont les personnes aphasiques qui sont littéralement abandonnées.

 

Importance et efficacité de la communication 

 

Tant la personne aphasique que son entourage mesurent les dégâts socio-professionnels que cette pathologie entraîne, en fonction de sa gravité et s’il n’y a pas anosognosie.

 

Qu’y a-t-il de plus grave que perdre nos moyens de communication ????

 

Quels conseils de base donner ?

          Encourager constamment ;

          Choisir des exercices langagiers dont on « sait » qu’ils seront plus ou moins réussis ;

          Tenir compte de la spécificité de la personne aphasique que l’on a en face de soi !! ;

          Eviter l’acharnement de la famille ;

          Soutenir lors des visites à l’hôpital…

          Importance de la relation entre les différents membres de l’équipe et la personne aphasique ;

          Eviter de comparer les personnes aphasiques…et les familles.

 

Pour communiquer et se « re-sentir » dans la vie, il faudra :

          Du temps, de la patience ;

          Des relations avec la famille et les amis ;

          Une rééducation logopédique adaptée ;

          Des aides spécifiques comme la kinésithérapie, l’ergothérapie, des soins infirmiers, un soutien psychologique ;

          Peut-être de nouvelles « occupations » ;

          Et des associations :AIA – FéBAF- Groupes régionaux dont APHASI-LUX qui disposent d’un site internet.

 

Communication et relation …

 Mais qu’est-ce qu’une personne aphasique essentiellement ?

 C’est une personne comme vous et moi mais….

          Dont la pensée, voire les besoins les plus élémentaires ne peuvent plus se coder, se traduire en mots et en phrases avec la même facilité qu’avant ;

          Dont les difficultés soit pour parler, soit pour comprendre, soit les deux s’amplifient sous l’effet du stress, de la fatigue ou lorsque le temps presse et ce, plus que toute autre personne.

 

Sur les plans de la communication et de la relation, il est donc essentiel :

           D’apporter support, aide, écoute ;

           D’organiser des sorties « bavardes et sociales » ;

           De briser l’isolement en intégrant un groupe puisque « l’union fait la force » .

Il est aussi fondamental de faire connaitre au plus grand nombre l’aphasie dont l’apparence extérieure entraîne trop souvent une image déformée de la personnalité.

 

Temps et émotions :

La prise en charge logopédique prend beaucoup de temps, de même que le suivi en kinésithérapie ou autres soutiens.

 

Souvent la personne aphasique s’avère plus fragile sur le plan émotionnel (tant pour le positif que négatif) ;

La famille peut également plonger dans une forme de pessimisme : ne pas hésiter à en parler aux profesionnels.

 

L’éclairage de Mme Choffray est illustré de nombreuses anecdotes et illustrations.